Nous avons tous dans la tête Robin Williams dans le rôle de Mr Keating, le professeur de lettres atypique du Cercle des Poètes Disparus. Quand nous nous engageons dans l’éducation, nous rêvons volontiers de ressembler à cet homme empathique qui passionne ses étudiants au point de bouleverser leur vie.
Dans la « vraie vie », pourtant, et en particulier dans les pays où intervient la Fondation Amanjaya, il n’est souvent pas besoin de professeur extraordinaire pour motiver les étudiants tant ceux-ci ont soif de savoir. Aux jeunes pensionnaires du foyer d’Enfants du Mékong à Sisophon, il est parfois nécessaire de prendre soin de leur santé contre leur gré, en coupant l’électricité la nuit pour les empêcher de veiller et étudier trop tard !
Nous n’y pensons pas assez tant cela nous est acquis, mais ces jeunes le savent bien : l’électricité c’est une richesse, c’est une partie de la chance qui leur est donnée d’étudier. Hors de ce foyer où ils sont accueillis, leurs camarades n’en disposent souvent pas. Le soir, ceux qui ont malgré tout le courage d’étudier y sacrifient leurs yeux en s’éclairant à la bougie.
D’autres facilités tellement présentes partout dans notre vie que nous les associons naturellement à des droits humains, éloignent plus sûrement par leur absence les enfants de l’école qu’un déficit de craies ou de cahiers : l’eau potable, les sanitaires… Dans certaines régions, la pudeur retient les filles d’aller à l’école parce qu’il n’y a pas de toilettes ; si cela n’arrête pas les garçons, on imagine dans quelles conditions d’hygiène ils étudient.
Ainsi, donner accès à l’éducation, ce n’est pas toujours – pas seulement – offrir des livres, des cahiers, des bourses aux élèves ou subvenir aux salaires des professeurs : c’est parfois beaucoup plus prosaïque, et nos associations partenaires sont là pour nous le rappeler. Cette année, parmi tous ses engagements, la Fondation Amanjaya apportera son soutien par exemple :
– à la construction d’une école à Ban Namkhong et de douches et sanitaires à l’école de Chang Vang au Laos, avec Enfants d’Asie ;
– à un dispositif de sécurité incendie – pompage, château d’eau – pour le campus à Phnom Penh de la nouvelle école de gestion et vente de Pour un Sourire d’Enfant.
Afin qu’ils puissent rêver d’un avenir meilleur, et y travailler avec acharnement, nos jeunes ont d’abord besoin de… bien vivre et bien dormir !