Passerelles Numériques fête 20 années de vies transformées

En 2025, Passerelles Numériques (PN) célèbre fièrement 20 ans d’action pour offrir aux jeunes les plus défavorisés de nouvelles perspectives grâce à l’éducation numérique et aux métiers du digital. Depuis l’ouverture du premier centre à Phnom Penh en 2005, l’action s’est étendue aux Philippines (2009), au Vietnam (2010) et, plus récemment, à Madagascar (2021). En deux décennies, PN est devenu un acteur de référence dans la formation digitale de haute qualité, permettant à des milliers de jeunes d’accéder à des carrières durables.

Étudiants de Passerelles Numériques dans un laboratoire informatique

Un soutien régulier de la Fondation Amanjaya

Depuis de nombreuses années, la Fondation Amanjaya soutient Passerelles Numériques pour amplifier son impact. Fidèle à sa mission d’œuvrer pour l’accès à l’éducation des populations les plus défavorisées, la Fondation Amanjaya a contribué à transformer des destins en soutenant les programmes de formation et d’accompagnement de l’association.

Grâce à ce partenariat et à une vision commune, nous offrons à des jeunes âgés de 17 à 24 ans, issus de milieux extrêmement précaires, une formation gratuite et complète dans les métiers du numérique. Cette formation, alliant excellence technique et accompagnement humain, leur permet de construire un avenir professionnel solide et de sortir durablement, avec leurs familles, de la pauvreté. Dans une approche inclusive affirmée, 50% de ces étudiants sont des jeunes femmes.

Une éducation holistique et inclusive

Le modèle de formation de PN, sur deux à trois ans, épouse une approche globale :

  • Compétences techniques en IT et développement logiciel
  • Compétences professionnelles (anglais, travail en équipe, employabilité)
  • Développement personnel (confiance en soi, responsabilité, solidarité)
  • 30% du parcours en entreprise pour faciliter l’intégration immédiate dans l’emploi

Depuis 2005, PN a formé plus de 3 000 jeunes, dont plus de la moitié sont des jeunes femmes. Résultat :

  • 92% trouvent un emploi qualifié en moins de deux mois
  • Les revenus familiaux sont multipliés en moyenne par quatre
  • Les diplômés deviennent à leur tour modèles et leaders dans leurs communautés
Jeunes diplômés de Passerelles Numériques

Vers un futur durable

Pour renforcer son impact et assurer la pérennité de ses actions, PN déploie un plan stratégique sur 9 ans visant à accroître l’autonomie de ses centres, améliorer leurs processus et consolider leurs réseaux locaux.

Avec l’appui de partenaires de long terme, PN adopte un modèle de développement durable pour former toujours plus de jeunes et garantir un impact profond et pérenne.

Dans la continuité de ces 20 ans d’action, et avec le soutien de la fondation Amanjaya, Passerelles Numériques continue à ouvrir des portes, à briser les barrières et à transformer des vies. Ensemble, nous faisons plus que former des jeunes : nous construisons l’avenir.

Mékong Plus: des bourses et des smartphones pour étudier

Des villageois qui s’endettent pour l’école

Mékong Plus vise à éliminer la pauvreté, et l’un de ses leviers privilégiés est l’aide à l’éducation : l’accès à l’école comme la qualité de l’éducation. La majorité des plus pauvres vivent dans des campagnes reculées, et c’est là que travaille Mékong Plus, particulièrement au Vietnam.
Ce projet se déroule dans la province de Haü Giang, District de Phung Hiêp, au sein de 25 écoles – maternelles, primaires, collèges et lycées – du district. Il s’agit d’un des districts les plus pauvres du Delta du Mékong, qui compte plus de 210.000 habitants et est totalement dépendant de l’agriculture et de la pêche. 16% des paysans sont sans terre, vivent d’un peu de pêche et d’emplois journaliers 10 jours par mois seulement. Environ 15% des personnes de cette région vivent sous le seuil de la pauvreté absolue, 50 centimes d’euro par jour…

Lecture en groupe

Selon les mots d’un directeur d’école : « c’est très nécessaire d’améliorer la qualité de l’éducation à l’école, des bibliothèques etc. mais il n’y d’impact que si les enfants ont accès à l’école ». Or l’éducation est extrêmement coûteuse.
En maternelle – obligatoire au Vietnam – il faut compter l’équivalent de plus d’une année du budget annuel par personne : environ 300 euros par enfant et par an ; pourtant dans les familles pauvres visées par Mékong Plus – qui représentent 10% de la population locale – le budget par personne n’est que de 15 euros par mois – pour se nourrir, s’habiller, se loger… En conséquence les ménages pauvres ne peuvent inscrire leur enfant qu’en dernière année de maternelle, pour que l’accès au primaire ne leur soit pas refusé. Seul moyen pour y parvenir : le ménage s’endette et demande une réduction des frais.
Au primaire, le coût par enfant est de 20 euros par an.
Au collège le coût reste du même ordre, cependant beaucoup d’enfants sont contraints de prendre des cours supplémentaires qui coûtent 3 euros par mois et par matière. Ceci représente 15% du budget familial pour un seul enfant.
Au lycée, les coûts explosent : à cause de la distance de parfois plusieurs dizaines de km, il faut un moyen de transport ou louer une chambre. Les cours supplémentaires sont indispensables. Le coût est alors de plus de 50 euros par mois, ce qui explique que beaucoup d’enfants vietnamiens – près de 25 % – n’y ont pas accès. Ces 50 euros représentent 100% du budget familial, pour un seul enfant. De nouveau le ménage doit s’endetter.

Tran Thi Nhu, 16 ans

La mobilisation d’une communauté

Mékong Plus offre des bourses scolaires de 20 euros à des lycéens choisis parmi les enfants les plus pauvres qui risquent d’arrêter l’école. Les résultats scolaires ne sont pas un critère important mais les parents doivent s’engager à laisser l’enfant poursuivre l’école. L’octroi des bourses est conditionné à une forte participation communautaire, via la course/marche de la solidarité : ainsi chaque année plus de 125.000 personnes participent et les dons des villageois se montent à environ 37.000 euros.

Avec le Covid et le confinement strict imposé depuis juillet 2021, tout a été bouleversé : les enfants sont contraints d’étudier en ligne; or 80% d’entre eux n’ont pas de smartphone. Mékong Plus propose des microcrédits de 100 euros pour l’achat d’un smartphone d’occasion, remboursés sur 10 mois (Il faut se souvenir que le crédit dans de nombreux pays est inaccessible aux pauvres sinon à des taux usuraires). L’ONG a étudié et sélectionné des logiciels pédagogiques adaptés au smartphone – notamment https://sieutrinhohocduong.com/NamPhutThuocBai – et des logiciels permettant aux parents de contrôler le temps passé en ligne et de limiter les sites accessibles, pour éviter les dérives d’utilisation. Elle espère ainsi que les cours supplémentaires, très coûteux, deviendront moins nécessaires.

Quynh, 10 ans

Mékong Plus accompagne dans la réalisation de ce projet son partenaire local Anh Duong « Rayon de Soleil » qui exécute le projet sur le terrain pour les bénéficiaires directs, et gère également tous les aspects de mise en réseau et d’aide aux autorités, aux écoles et aux familles.
Grâce à ce projet, ce sont 150 enfants entre 6 et 18 ans issus des familles extrêmement pauvres qui reçoivent une bourse scolaire, des livres scolaires ou un microcrédit pour un smartphone reconditionné permettant le maintien de leur scolarité à l’école ou à la maison. Parmi ces bénéficiaires, au moins 50 % sont des filles.

SIPAR: un biblio-bateau sur le Tonlé Sap

Une population isolée et vulnérable, cumulant les difficultés

Sur le lac du Tonlé Sap, reconnu réserve de biosphère par l’Unesco, flottent de nombreux villages qui se déplacent en fonction du niveau d’eau et des saisons. Les familles vivant sur et autour du lac sont essentiellement des familles de pêcheurs et vivent presque uniquement de cette activité.
Les populations vivant sur le lac dans des maisons flottantes cumulent les difficultés. Etant fortement isolées (plus d’une heure de piste – parfois impraticable – puis au moins 2 heures de bateau), elles ont un accès très limité aux services éducatifs et de santé : les taux d’illettrisme et d’abandon scolaire sont très élevés (près du ¼ des enfants ne va pas à l’école car il n’y a pas de moyen de déplacement sur le lac, le taux d’abandon scolaire est particulièrement élevé à partir du niveau 3 – équivalent du CE2), les problèmes d’hygiène et de santé sont multiples. De plus, ces populations font face à des difficultés économiques dues à la pêche intensive et la pollution. Il devient difficile pour ces familles de dégager un revenu suffisant par la pêche pour subvenir à leurs besoins tout au long de l’année. La nécessité de se convertir à d’autres activités génératrices de revenu devient un enjeu crucial pour les années à venir et donc le besoin de s’informer et de développer de nouvelles compétences est primordial.

jeunes sur le Tonlé Sap
Un long chemin vers l’école

Sur le lac, l’année scolaire est différente des autres écoles publiques avec des vacances de février à avril car, en saison sèche, il est très difficile pour les élèves de se rendre à l’école : les maisons sont dispersées, éloignées de l’école et les enfants sont à ce moment-là réquisitionnés par leurs parents pour aider à la pêche et à la culture. De nombreux villages flottants ne disposent d’aucune école. Pour les villages qui en comportent une, la majorité des écoles sont très pauvres, le niveau éducatif est très faible, l’abandon scolaire après le niveau 3 fréquent et le taux d’illettrisme très élevé. La difficulté provient aussi du grand turn-over des professeurs, qui – venant d’autres zones de la province – ne sont pas habitués à la vie lacustre et quittent leur poste après une ou deux années d’enseignement.

classe au bord du lac
classe au bord du lac

Le gouvernement Cambodgien – soutenu entre autre par l’UE, la Banque Mondiale et la coopération Japonaise – a décidé de relocaliser tous les villages flottants sur les berges du fleuve, du lac et des affluents dans les prochaines années. Or les habitants des villages flottants n’ont jamais vécu sur terre, y sont très réticents et ne connaissent qu’un seul métier ; la pêche. Il est donc nécessaire d’apporter des solutions d’accompagnement pour aider les jeunes à se relocaliser dans les années à venir.

Le projet

Le projet s’inscrit dans les politiques d’éducation non formelle menées par le Ministère de l’Education, de la Jeunesse et des Sports Cambodgien, en contribuant à la lutte contre l’échec et l’abandon scolaire ainsi qu’à l’accompagnement des campagnes d’alphabétisation menées sur le territoire. L’éducation non formelle et l’éducation primaire sont indispensables et complémentaires.
La première phase de lancement du projet a eu lieu en 2020. Le biblio-bateau est maintenant opérationnel depuis presque deux ans dans la commune de Phlov Touk, d’abord sur le lac auprès des habitants des maisons flottantes des six villages, puis une fois les villages de la commune relocalisés (période non fixée), les interventions se poursuivront en s’adaptant à la nouvelle configuration des villages aux maisons fixes sur pilotis, le site restant inondé plus de 6 mois de l’année. En 2022, le biblio-bateau se dotera d’une biblio-moto. Le biblio-bateau sillonne des villages cibles pendant la période des crues et la biblio-moto les dessert pendant la saison sèche. Ce nouveau mécanisme permet d’atteindre tous les villages cibles.

le biblio-bateau
le biblio-bateau

Le biblio-bateau agira sur trois volets en proposant des services variés et adaptés aux besoins : le développement de la lecture, le soutien à l’éducation de base et la sensibilisation aux problématiques sociales rencontrées par ces populations :

  • activités de lecture pour les enfants des villages
  • activités d’éveil pour les enfants en maternelle
  • prêt de livres aux enfants et adultes
  • activités éducatives complémentaires aux programmes scolaires et aux classes d’alphabétisation
  • animation de sessions autour de problématiques sociales auprès des communautés (nutrition, santé, hygiène, planning familial, gestion du budget familial…).